Convoyage Bali CATSMART de Tunisie à Toulon

J'arrive jeudi 11 au matin pour procéder à la vérification du bateau.

Le gréement, la coque, l'accastillage, les moteurs, l'électricité....tout est contrôlée.

Nous recevons rapidement notre avitaillement et nous sommes prêts à partir.

Il s'agit de livrer un catamaran neuf tout juste sorti du chantier. La destination est Port Pin Rolland dans la rade de Toulon.

Nous devons nous soumettre aux formalités de Police et de Douanes. C'est très rapide et nous pouvons larguer les amarres.

Le vent est soutenu dès la sortie du port et il faut tout de suite beaucoup de puissance pour s'élancer vers le large...

La météo est dure. Le vent, le courant et la mer sont contre nous, de Nord Ouest.

Je décide de tirer un bord au moteur avec la grand-voile cap au Nord. Il faut absolument se rapprocher de la Sardaigne. Les 2 moteurs sont en route à 2200 tours.

La nuit est désagréable heureusement mon équipier tient bien le coup et nous pouvons donc nous relayer.

L'absence de système de détection AIS oblige également à être très vigilant sur l'axe de navigation des cargos allant et venant de Suez à Gibraltar.

Le vendredi après-midi nous finissons de remonter plein Nord pour venir à l'Ouest Nord Ouest en direction du Cap Teulada.

Il s'agit encore d'un bord contre le vent et la houle mais il faut forcer le passage.

Nous atteignons enfin le Cap Teulada samedi à 4h du matin. Nous sommes protégés par la côte et cela fait du bien d'avoir une mer calme.

Le jour se lève dans le détroit entre l'île d'Antioco et San Pietro à l'extrême Sud Ouest de la Sardaigne. Nous faisons maintenant un cap au Nord pour remonter la Sardaigne.

La météo ne permettait pas de passer à l'Est de l'île car le passage des Bouches de Bonifacio aurait été trop difficile.

Je dois prévoir une escale dimanche soir car il y a un coup de Mistral prévu lundi. C'est ainsi qu'après une belle remontée rapide par vent de travers et courant favorable, nous entrons dimanche après-midi dans la majestueuse baie d'Ajaccio.

Ajaccio hors saison est une escale charmante. Cela fait plaisir de marcher dans les ruelles. Malheureusement dimanche et lundi soir le fameux restaurant 20123 est fermé.

Il s'agit d'un endroit magnifique avec son décor de village de montagne Corse. J'avais connu déjà ce restaurant lors de ma précédente escale à Ajaccio en 2005 à bord d'un navire de la Marine, le Jean Bart...C'était dans une autre vie...

Après deux jours de repos, et une nouvelle vérification du bateau, nous repartons ce mardi 17 janvier. Il ne reste que 165 milles avant la rade de Toulon.

Dès la sortie de la baie d'Ajaccio nous sommes cueillis par une houle d'Ouest. Ce sont les restes du coup de vent...nous avions bien fait de nous mettre à l'abri.

Nous remontons plein Nord sur 40 milles jusqu'à la pointe de Scandola..un coup d'oeil à tribord nous permet de voir à quel point la Corse est magnifique...

Et puis nous mettons le cap vers la rade de Toulon.

La route au 285° nous fait passer près du Sud de Porquerolles...

Le flux d'air est passé au Sud avec son humidité. Nous n'avons pas de brume ainsi que je l'avais redouté et nous arrivons par un mercredi matin dans la rade de Toulon....

Chaque retour dans cet endroit me rappelle mes années passées dans la Marine.

À l'entrée de la rade il y a même un de mes anciens navires, la frégate Duquesne qui sert aujourd'hui de brise lame près du port de St Mandrier.

Et puis enfin nous atteignons Port Pin Rolland par temps calme et c'est très bien car il n'y a pas beaucoup d'espace pour manœuvrer.

Et voilà ce nouveau périple de 500 milles terminé...