Convoyage catamaran Dufour48 Ravenna (Italie) - St Martin (Antilles) 6ème partie

Récit de navigation transatlantique en tant que skipper d'un catamaran de croisière Dufour48 de Ravenna (Italie - Adriatique) à St Martin. 5900 Milles du 12 avril au 12 juin 2023. Escales : Tricase, Santa-Maria di Leuca, Roccella, Carthagènes, Lanzarote, Mindelo.

6ème partie : Mindelo (Cap-Vert) - San Marteen (Antilles Néerlandaise).  2340Milles.

Notre escale de 3 jours aura été très agréable.

La musique est partout présente ainsi que le souvenir de Césaria Évora la grande chanteuse Cap-verdienne, icône nationale.

Nous passons du bon temps au café, et dansons sous des airs de musique qui rappellent des influences de Fado Portugais ou de Samba Brésilienne....Il y a plusieurs styles de musiques Cap-Verdienne (la Morna, le Batuque, le Cola Sanjon...) tout est beau!

Point négatif, il y a beaucoup de misère à Mindelo et la mendicité est très pesante..

L'ambiance ville portuaire est encore présente, et tout autour de la ville les paysages sont très arides...

C'est avec une pointe d'amertume que nous quittons cet endroit après seulement 3 jours..

Les pleins sont faits et nous nous élançons le 30 mai vers Sint Maarten distant de 2300 milles...

Le vent est soutenu venant du Nord-est. Nous passons le chenal puis remontons le long de la côte West de Santo Antão. Un dernier regard sur la baie de Tarrafal et devant nous c'est le grand large.

Cap à L'Ouest au grand largue. Le lendemain nous avons perdu la côte de vue.

Nous avançons bien les 2 premiers jours. Nous faisons un cap légèrement au Sud de l'Ouest, car en ce mois de mai, les Alizés sont faibles et il faut aller vers le 10° parallèle pour avoir du vent.

Avec cette longue traversée, revient le rituel quotidien.

Tous les matins, je fais un point complet : distance parcourue en 24h, cap suivi, position estimée et position GPS, distance à parcourir avant St Martin. Je note également les existants : stock de gasoil, eau douce dans les tanks, eau en bouteille, état des batteries.

J'en profite pour vérifier les fonds pour m'assurer de l'absence de voies d'eau. Vérifications du gréement à l'occasion d'un tour de pont. Vérifications des niveaux moteurs.

Enfin je note également les données issues des éphémérides nautiques pour préparer les visées au sextant car nous en sommes équipés.

Les heures et azimuts des levés et couchés du soleil, l'heure de passage du soleil sur le méridien de Greenwich, l'angle horaire et la déclinaison du soleil ainsi que l'angle horaire du point vernal permettant les calculs de position par rapport aux observations du soleil et des étoiles au sextant.

C'est après 1 semaine de navigation que la principale avarie survient. La drisse de grand-voile rompt. Nous devons monter au mât afin de la repasser avec du fil de pêche et un plomb. C'est un exercice difficile avec les mouvements de la mer.

Mais l'opération se passe très bien. Je confirme que sur un catamaran il faut absolument que la drisse soit frappée en haut du mât puis passe par une poulie sur le point de drisse de la voile pour améliorer les efforts de cette drisse. Sinon l'étarquage ne permet pas de tensionner la grand-voile qui a tendance à s'affaisser dans les vagues.

Ainsi à chaque vague la drisse suit le mouvement de la voile et coulisse légèrement tout en étant tendue. Le ragage puis la rupture de celle-ci est inévitable... Ce sera la seule avarie de cette traversée heureusement sans conséquence...