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Convoyage d'un voilier Océanis34 de St Nazaire a Hyères.

Publié le : 17 décembre 2019 à 14h38

Départ de Cordemais

1-Cordemais - Combarro par le Cap Finisterre :

C'est le vendredi 20 septembre 2019 que nous avons appareillé le propriétaire du voilier Beneteau Oceanis 34 et moi depuis le petit port fluvial de Cordemais sur la Loire. Le temps était bien gris avec un vent soutenu d' Ouest. La sortie de la Loire à été particulierement agitée par fonds de faible profondeur. 

Nous avons tiré des bords et nous nous sommes dégagés du chenal. La route directe vers La Corogne était impossible compte-tenu des prévisions météo qui promettaient une grosse tempête aux abords du Cap Finisterre. Ma décision était donc de faire une route plus courte et de nous abriter a Gijon situe beaucoup plus a l'Est sur la cote Nord de l'Espagne. La traversée à été très mouvementée et nos estomacs mis a rude épreuve. Heureusement nous avons été récompensé par la vision fantastique des montagnes Cantabriques très loin avant de toucher la cote Nord Espagnol.

Le port de Gijon est très intéressant et la ville offre une activite propre aux villes Espagnoles. Nous avons dégusté le cidre local ainsi que quelques tapas.

La bosse de ris numero1 ayant cédé durant la traversée du golfe de Gascogne, et le cordage sorti de la bome, nous mettons en place un ris de fortune à l'aide d'une poulie frappée sur la bôme. Cette réparation de fortune tiendra tout le voyage.

Départ de Gijon au moteur jusqu’à Combarro en Galice. Le Cap Finisterre est passé pour la 6ème fois de ma carrière. Nous avons la chance de le fréquenter par temps très calme caractéristique des jours qui suivent le passage de très grosses tempêtes. (il s'agissait en fait de l'extrémité Sud de l'Ouragan Lorenzo qui remontait vers l'Irlande).

Les dauphins nous accompagnent très nombreux ainsi que les oiseaux de mer. Nous entrons ensuite dans la ria de Pontevedra jusqu'au petit port de Combarro qui est un petit village charmant.

2- Combarro - Cadiz :

A peine le temps de déguster le poulpe Galicien, qu'il nous faut appareiller le lendemain matin. Direction Cascais, la station balnéaire située à quelques milles de Lisbonne.

La traversée se fait une bonne partie du temps au moteur sauf durant la dernière nuit a partir de Peniche. Le matin nous arrivons à l'embouchure du Tage. Avant de s'arrêter à Cascais, nous décidons de remonter le Tage jusqu'aux abords de la place du Commerce de Lisbonne. Ce détour me ravie mais en même temps me fait caindre pour le retour car la météo prévoit un gros renforcement du vent venant de l'Est et risquant de nous gêner pour l'entrée du port exposée à l'Est.

Mais nous profitons des images magnifiques de cette remontée du Tage....la Tour de Belem, le monument des découvertes, le pont du 25 avril, le sanctuaire du Christ Roi (réplique du Corcovado de Rio) et bien sur cette monumentale place du commerce.

Au retour il se passe ce que je craignais. Dès la sortie du Tage le vent est fort. Il s'agit d'un vent de terre pas de problème de houle. En revanche la prise du quai d'accueil situé directement dans l'axe de l'entrée du port exposée au vent d'Est, est un peu tendu mais tout se passe bien. Nous profitons de 3 jours d'escales agréables.

Le musée de la Marine est toujours exceptionnel, faisant revivre les grandes heures des découvertes maritimes des marins Portugais à partir du XVeme siecle.

C'est par un temps de nouveau très calme que nous prenons la direction du Sud. Nous dépassons rapidement le Cap St Vincent, puis c'est un énorme banc de brume qui nous aveugle pendant une demi-journee...ouf merci l'AIS!!!

La traversée du Golfe de Cadiz se fait encore au moteur...hélas.

Le port des Ameriques à Cadiz n'est pas très équipé, mais il a l'avantage d'être situé à 15 minutes de la ville. Si le port manque de charme, c'est tout le contraire de cette ville magnifique. Les rues étroites debouchent sur des places comportant des édifices extraordinaires comme la cathédrale. 

3-Cadiz - Carthagenes :

C'est à regrets que j'appareille 2 jours après notre arrivée, mais il faut a tout prix profiter de la météo clémente pour passer le détroit de Gibraltar. Depuis 23 ans que je navigue sur tout type de navire, c'est mon 9eme passage du détroit, et je sais très bien que venant de l'Ouest, si on a la chance d'avoir du portant, il ne faut pas rater l'opportunité. Le vent canalisé par le détroit forcit rapidement et il vaut l'avoir avec soi car il n'est pas possible d'envisager de tirer des bords surtout aux abords de la baie d'algeciras. A cet endroit il faut surtout veiller le trafic énorme de cargos et de vedettes faisant le va-et-vient depuis Gibraltar et le rail de navigation. Le vent portant est alors un atout important pour être le plus manoeuvrant possible. Bien sûr nous gardons le moteur en éveil pour parer aux urgences et nous avons bien fait...c'est vraiment un gros carrefour à cet endroit...

Nous rentrons alors en Méditerranée en fin de journée et profitons d'une lune rousse remarquable. La suite du parcours se fait sans aucun soucis excepté la courroie d'alternateur qui nous lache un peu après Almeria. La courroie de pompe à eau est endommagée aussi. Nous changeons les courroies de nuit sans problème par une mer très calme. 

Le port et la ville font de Carthagene une escale intéressante. La vieille ville vaut le coup d'oeil avec notamment son ancien amphithéâtre Romain. Encore une belle ville animée en Espagne.

4- Carthagenes - Hyeres :

Nous partons avec beaucoup de doutes quand à la route à suivre avant Hyères. En effet les prévisions météo changent radicalement de jour en jour. Finalement j'opte pour une navigation vers Mahon sur l'ile de Minorque.

Le vent de travers nous permet une belle navigation sous voile et il y a la possibilité de se réfugier a Ibiza ou a Majorque si la tempête devait venir vers nous plus vite que prévue. Finalement nous arrivons à Mahon et remontons sa magnifique ria. Nous doublons les amarres car le soir même la tempête doit s'abattre sur l'ile.

3 jours plus tard nous repartons alors que cette même tempête s'abat sur les côtes du Midi faisant beaucoup de dégâts dans tous les ports du Var. Si le vent s'est bien calmé, nous avons les restes de vagues venant du Sud Est croisées avec celles venant d'Ouest crées par le nouveau régime de vent. Ce n'est pas très confortable mais la route n'est plus très longue d'ici Hyères.

Avant d'arriver a Hyères nous faisons une courte escale à St Mandrier, et c'est non sans émotion que je retrouve la rade de Toulon, 13 ans après. 8 années de services sur différents navires de la Marine a Toulon font des souvenirs...

Avec le propriétaire, nous souhaitons profiter des derniers instants pour faire une petite balade le long de la côte. C'est ainsi que nous ferons 2 magnifiques mouillages près de l'ile de La Redonne, sur la presqu'ile de Giens, puis au niveau de la plage du Lequin a Porquerolles....Magnifique conclusion pour ce convoyage qui s'achève le 20 octobre 2019, soit exactement 1 mois après le départ de Cordemais. Distance parcourue :2100 Milles.

Cathédrale de Cadiz

Ciel pommelé dans le Golfe de Gascogne

Cordemais Hyères à la voile

Le skipper

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